J'ai crée ce forum et ce groupe dans le but d'échanger avec des personnes intéressées par l'ésotérisme, le New Age, le Paganisme... Mais suite à une discussion enrichissante, j'ai réalisé que je faisais un peu fausse route. Vue d'extérieur, ma démarche peut sembler étrange : je crée un groupe pour me rapprocher des gens qui aiment les mêmes choses que moi et pensent un peu comme moi. Ok, c'est une façon de se faire des potes. Mais au final, c'est un peu sectaire tout ça non? C'est comme si je fondais un groupe communiste, et exclusivement communiste. Magie et Politique, c'est un peu le même combat... une affaire de convictions.
J'emploie le mot convictions, mais il est incomplet. Quand j'entends me rapprocher de gens qui ont les mêmes convictions, je me trompe, parce que ce que je veux réellement dire et faire à travers ce coven, c'est créer un espace-temps où des personnes utilisant les mêmes outils que moi, familières aux mêmes modes de divination, et soucieuses des mêmes problèmes (l'avenir de la nature, le respect du sacré), donc proches des mêmes convictions, pourraient partager et approfondir leurs liens sans honte. C'est l'idée sous-jacente.
Mais d'où vient cette idée que l'on a besoin d'un espace-temps spécial où la honte n'existe pas? Cela voudrait dire que l'on a souvent honte de soi? J'emploie un mot fort volontairement. Je n'ai pas honte de mes croyances, il ne s'agit pas de cela. Par contre, il est clair que je n'ose pas en parler comme je parlerais de toute autre chose anodine à des inconnus. Et pourtant, c'est idiot de catégoriser! C'est en catégorisant les thématiques abordables / non abordables dans nos conversations que l'on place un tabou sur certains sujets, ainsi qu'une aura de méfiance et de honte. Je ne me sens donc pas à mon aise pour parler ouvertement de ces sujets lorsque je suis en présence de personnes pleines de préjugés. Du coup, je m'exclue moi-même. Et je n'ai pas envie de cela. J'ai envie que nos convictions et nos outils divinatoires soient à présent banalisés au sein des conversations, et que dire "je vais te tirer les cartes pour t'éclaircir l'esprit" paraisse aussi anodin que "je vais te faire un bon thé pour te réchauffer". Sérieusement!
Je suis contente d'avoir crée ce groupe, et j'espère pouvoir rencontrer tous les membres qui le composent pour converser, échanger, s'unir. C'est un bon début, et on peut faire de belles choses ensemble. Mais je ne veux pas que la création de ce groupe nous rende fainéantes socialement parlant. Le coven ne doit pas constituer cet espace-temps spécial où l'on s'assume, où l'on assume ses convictions. Ce serait un moyen de substitution. Nous devons assumer ce que nous sommes, ce que nous pensons, ce que nous faisons constamment, face à n'importe qui. Sortons de la pénombre, et arrêtons de penser "un tel va me juger si je dis ça", WHO CARES!! Les groupes sociaux/culturels/ et identitaires sont souvent des moyens de libération, par opposition à une réalité frustrante et limitative. Mais rapidement, on se rend compte qu'ils deviennent des enclaves culturelles qui apportent plus un confort grégaire qu'un réel enrichissement ou une meilleure compréhension de notre environnement = du réel. J'entends par confort grégaire le fait de se rassurer ENSEMBLE (avec des gens qui partagent les mêmes valeurs) CONTRE la société, la réalité, les médias, etc. Je ne veux pas que le coven devienne une forme de couverture dans laquelle on se blottit contre le monde extérieur, ce serait un mensonge. Il doit être pleinement inclus dans le réel, et ne jamais se trouver en opposition avec le monde extérieur (comme une bulle atemporelle où l'on s'évaderait). Le coven doit être totalement intégré au monde extérieur, et pour ce faire, nous devons banaliser nos croyances, nous devons les rendre accessibles, ne pas en avoir honte. Derrière ce discours se trouve le besoin URGENT de se libérer des jugements d'autrui. Nous jugeons sans cesse notre prochain, sans même nous en rendre compte parfois. Vivre dans la peur du jugement de l'autre, faire sciemment barrage à sa liberté; ou vivre dans le présent, ne pas brider son être, le choix est vite fait. Il ne s'agit pas d'agir n'importe comment non plus, mais d'être ancré dans le présent, et juste d'ÊTRE, en pleine conscience de soi, de l'autre, et du réel.